Tuesday, June 17, 2014

La petite bourse aux pièces d’or


La petite bourse aux pièces d’or
par Ion Creanga


Il était une fois un vieux et une vieille. La vieille avait une poule qui pondait deux fois par jour et ainsi elle avait de quoi manger, mais le vieux n’avait qu’un coq. 
Un jour, le vieux eut envie de manger un œuf et en demanda un à sa femme, mais la vieille, qui était méchante, lui dit de battre son coq pour avoir des œufs, comme elle l’avait fait avec sa poule, et voilà pourquoi elle en avait tellement. Le vieux gourmand suivit les conseils de sa femme, battit le coq et le chassa. 

Le coq s’en alla et trouva en chemin une bourse qui contenait deux pièces d’or. Il prit donc la bourse dans son bec et voulut retourner à la maison du vieux, mais un carrosse passa par là avec un boyard qui aperçut la bourse et ordonna au cocher de la prendre. 


Voyant pareille injustice, le coq se mit à suivre le carrosse tout en chantant : Cocorico, grands boyards / rendez-moi la petite bourse à pièces d’or !
Le boyard se mit en colère et ordonna au cocher de jeter le coq dans une fontaine, mais celui-ci se mit à boire toute l’eau de la fontaine et s’envola à la suite du carrosse chantant toujours : Cocorico, grands boyards / rendez-moi la petite bourse à pièces d’or !



Alors le boyard eut l’idée de jeter le coq dans le feu, mais l’oiseau, malin, cracha l’eau de la fontaine et éteignit les flammes. Le coq fut ensuite jeté au milieu du troupeau des vaches, qu’il avala jusqu’à la dernière. Au comble du désespoir, le boyard le fit jeter alors dans le trésor, mais le coq s’en sortit, avala toutes les pièces d’or du boyard et revint chanter sous la fenêtre de celui-ci : Cocorico, grands boyards / rendez-moi la petite bourse à pièces d’or ! Alors, le boyard se déclara vaincu et rendit la bourse au coq. Le coq prit la bourse en son bec et partit en triomphe vers la maison de son maître. Une fois arrivé à la maison, le coq demanda à son maître d’étendre par terre une couverture sur laquelle il cracha tout ce qu’il avait avalé : bœufs, vaches, volaille et pièces d’or. 

Voyant cela, la vieille, pleine d’envie, commença à battre sa poule et la tua à coups de bâton. 
 
Et c’est ainsi que le coq gagna la place d’honneur dans la maison du vieux.

Traduit en Français par prof. Ioana Osian

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